Les plantes de terre de bruyère

Avec les terres de bruyère votre jardin exulte !


Quel est le point commun entre l’érable du Japon, le camélia et l’hortensia ? 
Ils sont membres de la famille des plantes de terre de bruyère et offrent tous les trois une splendide explosion de couleurs à l’automne ! 


Tels des chefs d’orchestre, nos experts Stéphane Amat propriétaire gérant de la Pépinière des Aspres de Grasse et Eric Lerda gérant de Jardins Terre de Provence (voir la rubrique Nos partenaires) les ont mis en musique dans un massif de plantes de terre de bruyère. Ils nous disent tout sur les variétés, comment et où les planter.


Pourquoi avoir choisi les plantes de terre de bruyère pour le jardin en automne ?


Eric : Elles sont magnifiques à cette époque, alors que le reste du jardin est plutôt fatigué à la sortie de l’été. Leurs feuilles offrent un dégradé qui va du rouge au jaune, avec du vert profond. On a aussi des baies rouge vif, et des fleurs éclatantes pendant l’hiver.


Frédéric Valente et Eric Lerda - Jardiniers de Terre de Provence


Où est-ce que je peux créer un massif avec des plantes de terre de bruyère ?


Eric : Sur la façade Nord de la maison, une terrasse à l’ombre ou sous des pins. Le massif comble avantageusement les zones sans soleil où nos plantes méditerranéennes poussent mal.



Les plantes ont donc besoin d’ombre, quoi d’autre ?


Stéphane : Nos clients ont souvent un a priori négatif sur les plantes de terre de bruyère, ils pensent qu’elles ne correspondent pas à notre région. Pour autant, nous avons des retours d’expérience très positifs de développement de plantes de terre de bruyère dans les Alpes Maritimes : hortensias, camélias, azalées et bien d’autres, dès lors qu’ils sont hébergés dans une zone abritée, humide, ombragée et acide. C’est le propre de notre métier que de transformer un soi-disant désavantage en avantage : une zone souvent délaissée, au nord, peut accueillir des couleurs variées et des essences magnifiques.



Eric : Comme le nom l’indique, elles ont besoin d’une terre de bruyère, typiquement acide – celle qu’on trouve au naturel au pied des pins par exemple. Notre sol sur la côte d’Azur, à tendance calcaire, n’est pas idéal. Avant de planter, il faut donc creuser une fosse et la tapisser d’un géotextile ou d’une bâche anti-rhizomes pour isoler du sol existant. Une fois la fosse creusée, on la comble de terre de bruyère, de sable et de tourbe. On peut ensuite planter, et c’est vraiment sympa de panacher plusieurs essences – arbustes, arbres, plantes couvre-sol - pour alterner les couleurs, les formes et feuillages.



Stéphane quelle est votre plante coup de coeur pour la terre de bruyère ?


Stéphane : J’ai un gros faible pour le camélia, son feuillage persistant d’un vert franc et son abondante floraison. Au premier plan comme en arrière-plan dans un massif ou en sujet isolé, il ne passera jamais inaperçu. Les couleurs oscillent entre différentes tonalités de rose, blanc, rouge, bicolore ou veinées. Nos producteurs historiques sont situés au bord du lac Majeur en Italie et ont développé une expertise sans faille sur les plantes de terre de bruyère, tout en bénéficiant du climat doux du lac qui favorise leur élevage.


Ces plantes sont d’excellente qualité parce qu’elles poussent à leur rythme, sans être poussées artificiellement. Une plante qui est amenée à son paroxysme de la floraison artificiellement a beaucoup moins de chances de reprendre. L’érable du japon « Bloodgood » nous apparait comme une des pièces maitresses dans ce type de massif. Son feuillage rouge sang intense évolue au fil de saisons et reste un des plus marquants des érables pourpres. Ses feuilles sont larges et ciselées avec une grande précision. Même nu (car l’arbre est caduc), il se présentera comme une sculpture remarquable. Très rustique, il peut être élevé en pot comme en pleine terre.


À droite : Stéphane Amat / Gérant de la Pépinière des Aspres; - A gauche : François Henry / Responsable achats et conseil paysager


L’arbuste à droite de l’érable a beaucoup d’allure…


Stéphane : C’est un Nandina, ou bambou sacré – à ne pas confondre avec le bambou que l’on redoute pour ses rhizomes. Cet arbuste persistant est très original, léger, graphique avec des couleurs qui évoluent au fil des saisons en passant du vert au rouge. Ses panicules de fleurs et ses baies rouges lui confèrent un caractère japonisant. En sujet isolé, en massif, en pot comme en pleine terre, tout est possible avec lui.


A gauche: l’acer palmatum bloodgood - A sa droite : Un nandinia


Qu’est-ce que vous recommandez en plantes couvre-sol ?


Stéphane : Le champ des possibles est vaste mais nous avons ici sélectionné à l’avant du massif une plante vivace, l’Heuchère, pour sa multiple palette de couleurs du rose au rouge en passant par le vert. C’est une plante robuste, au feuillage marbré et persistant, capable de s’adapter dans tous les jardins.


Nous avons aussi placé le mahonia confusa Nara Hiri du Japon, avec ses branches argentées graphiques et aériennes. Résistant au froid, il produit des jolies fleurs jaunes semblable au mimosa en octobre-décembre. C’est aussi une plante utile : ses fleurs fanées sont extrêmement prisées des oiseaux.


A gauche, vous voyez aussi un hydrangea quercifolia ou hortensia à feuille de chêne, qui prend une jolie couleur cuivrée à l’automne. Il nécessite un sol riche et acidique. Ses panicules de fleurs sont blanches et rougissent à l’automne.


A droite, plusieurs plants d'heuchère dans différents coloris.


Une fois le massif en place, que faut-il faire pour qu’il s’épanouisse ?


Eric : A l’automne, je recommande d’amender le sol et de faire un apport de terre de bruyère pour palier au tassement. Au printemps, on peut ajouter de l’engrais. Côté arrosage, j’ai une préférence pour le goutte-à-goutte pour conserver un sol humide et frais. Le paillage a toute sa place ici, il limite le désherbage et l’évaporation de l’eau, et il cache l’arrosage automatique. Pour la terre de bruyère, la fibre de peuplier, naturellement acide, apporte une touche lumineuse et légère. Elle est très esthétique.


Il y a aussi le BRF ou bois raméal fragmenté, moins coûteux et qui s’apparente à un humus forestier. Côté entretien, on peut tailler les hortensias en fin de floraison. On peut aussi laisser les feuilles au sol, qui se transforment en humus en se dégradant. 

Contactez un jardinier paysagiste TERRE DE PROVENCE Contactez un expert en végétal PEPINIERE DES ASPRES

Quelques suggestions de plantes 
pour un jardin sec méditerranéen réussi 
(ordre alphabétique)

Share by: